La capitale sénégalaise a abrité, ce lundi 24 juin, la quatrième réunion annuelle du Réseau ouest-africain de surveillance des Aedes (WAASuN), pour relever les défis posés par les moustiques Aedes et à améliorer la santé publique en Afrique de l’Ouest grâce à la collaboration et à l’innovation.
Pendant cinq jours de travail, les 24,25,26, 27 et 28 juin, dans le cadre de la quatrième réunion annuelle qui réunit plus de 90 experts en entomologie, dont des représentants des 16 pays de la CEDEAO et des partenaires du Cameroun, de la République démocratique du Congo et de l’Angola, ainsi que des professionnels de la santé publique de toute la région et d’ailleurs.
En effet, Les arbovirus, tels que la dengue, le Zika et la fièvre jaune, sont transmis par les moustiques Aedes et constituent une menace importante pour la santé en Afrique de l’Ouest.
C’est dans ce cadre, le Réseau ouest-africain de surveillance des Aedes (WAASuN), en collaboration avec l’Institut Pasteur de Dakar, vise à mettre en place une surveillance, un suivi et un contrôle efficace sont essentiels pour prévenir les épidémies et protéger les populations.
Le réseau WAASuN vise à renforcer la capacité des pays d’Afrique de l’Ouest à surveiller et à atténuer la menace des maladies transmises par les Aedes.
Ce réseau favorise la stabilité et la prospérité régionales en améliorant les activités de surveillance existantes, en comblant les lacunes des systèmes de surveillance de la région et en renforçant les capacités de préparation aux épidémies.
Ainsi, la quatrième réunion annuelle comprendra trois jours de séminaires et deux jours de formation sur la détection des arbovirus dans les moustiques.
Cette réunion se tient à Dakar de lundi à vendredi, sur le thème du diagnostic et de la génomique pour améliorer le système de surveillance des moustiques vecteurs de ces maladies.
La cérémonie s’est déroulée sous la conduite du président du WAASuN, Pr Samuel Dadzie, a déclaré : « La quatrième réunion annuelle du WAASuN à Dakar marque une étape importante dans nos efforts collectifs pour lutter contre les maladies à Transmission vectorielle en Afrique de l’Ouest. Cette assemblée d’experts offre une plateforme unique pour l’échange de connaissances, la collaboration et l’exploration de solutions innovantes aux défis de santé publique posés par les moustiques Aedes. Ensemble, nous sommes déterminés à faire progresser la surveillance et le contrôle des Aedes au profit des communautés de toute la région ».
« Nous sommes ravis d’accueillir cette année la réunion du WAASuN à Dakar, soulignant ainsi notre engagement continu dans la lutte contre les maladies transmises par les Aedes. La collaboration et les connaissances partagées lors de cet événement sont essentielles pour faire progresser nos efforts collectifs en vue de protéger la santé publique en Afrique de l’Ouest ».
« La lutte antivectorielle dans l’espace CEDEAO est confrontée principalement à un défi de financement ainsi qu’à l’absence d’un programme de lutte dédié au moustique aedes, vecteur de la dengue, du chikungunya, du Zika et de la fièvre jaune, des maladies qui prennent de l’ampleur dans l’espace communautaire », a-t-il fait savoir un expert.

Abordant dans le même sens, le directeur de cherches de l’Institut Pasteur de Dakar et l’entomologiste, ‘’Pour ces maladies, il n’y a pas de programme national pour les aedes. L’aspect financement pose plus de problème’’, a-t-il argué, le directeur de cherches de l’institut Pasteur de Dakar et l’entomologiste, Dr Mawlouth Diallo.

Poursuivant, ‘’Depuis 2009, en plus du paludisme, nous avons d’autres maladies, comme la dengue, le chikungunya, le Zika, la fièvre jaune qui ont commencé à prendre le dessus’’, a-t-il expliqué, le directeur de cherches, Dr Mawlouth Diallo.
Il a ajouté « ces maladies sont non seulement transmises par les anophèles qui transmettent le paludisme, mais aussi par d’autres vecteurs qu’on appelle les aedes ».
« Pendant longtemps, les entomologistes de l’Afrique étaient essentiellement formés pour lutter contre les vecteurs du paludisme. C’est maintenant qu’on a commencé à former des gens pour mieux former sur les aedes. Dans beaucoup de pays, il y a maintenant des experts qui travaillent dans ce domaine », le directeur de recherches de l’institut Pasteur de Dakar.
Il a précisé que ‘’ces maladies n’ont ni traitement spécifique, ni vaccin efficace’’, ajoutant que ‘’le contrôle antivectoriel est une des mesures de lutte contre ces maladies’’.
‘’Nous butons sur la question du financement. Il s’agit de maladies négligées. C’est pourquoi il faut beaucoup de plaidoyer, parce que les gens connaissent mieux le paludisme [car] il y a un programme national’’, a expliqué l’entomologiste.
Il admet que les stratégies de lutte déployées sont ‘’efficaces’’, indiquant que le problème qui se pose est que ces maladies ont été tout le temps ‘’négligées’’. ‘’Il n’y a que le paludisme qui nous mobilisait’’, a-t-il fait savoir.
Cependant, « maintenant tout le monde a pris conscience qu’au-delà du paludisme, il y a ces maladies qui sont d’intérêt en santé publique mais également en santé vétérinaire. Donc, nous mettons met l’accent sur des moyens de lutte » a-t-il argué, Dr Diallo

Moctar Sissoko