La criminalité au Sénégal a atteint des proportions assez inquiétantes, avec des meurtres et des assassinats vécus par les populations qui sont endeuillées quotidiennement, un peu partout à travers le pays. Et, aucune force, fût-elle policière ou de la gendarmerie, n’arrêtera cette folie noire. L’on informe ce samedi 31 août 2024, qu’un boutiquier a tué un voleur à Kaolack, au quartier Thioffack, un acte si gravissime qui peut aboutir à un chaos, personne n’ayant le droit de se faire justice soi-même. Le peuple sénégalais est devenu méconnaissable, en s’habituant à ces tueries, comme si la vie humaine n’avait plus aucune importance.

Pourquoi, tout d’un coup, le Sénégal est arrivé à ce stade de barbarie ? Comment la recherche effrénée de l’argent a pu amener des individus à ôter la vie même à son frère ou ami ? Des questions parmi tant d’autres dont les réponses peuvent permettre à mieux comprendre les vraies causes multiples de ce phénomène. Dans de nombreuses séries diffusées dans certaines chaînes de télévision, le luxe et la belle vie sont montrés aux spectateurs, ce qui ne reflète guère nos réalités quotidiennes. La violence est présente dans les discours des hommes publics, dans les combats de lutte et la population s’en glorifie malheureusement.

Pour lutter efficacement contre cette criminalité, il faudra mettre en œuvre un programme dit d’assainissement des cerveaux, en collaboration avec des acteurs de la société. Et, l’Etat devra s’appuyer sur certains leviers pour asseoir une stabilité sur la base d’un système d’écoute fiable, de pardon, de solidarité, de partage, entre autres. Notre tissu social est en lambeau et il faudra recoler les morceaux, ce qui est possible, vu toute la configuration de notre nation, fondée sur des valeurs culturelles et religieuses vraiment solides. Attention, l’assainissement des cerveaux est bien nécessaire, si nous voulons faire face à cette criminalité.

Le 31 août 2024,
Ansoumana DIONE, Président de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM) – Tel : 77 550 90 82 – 70 745 88 47