Coronavirus: « Une opportunité pour formaliser nos unités économiques » SELON LE PR BIRAM KHOUDIA LO
par biram khoudia lo
Lemonde entier traverse actuellement une crise économique provenant de cette menace sanitaire qui est un choc inattendu pour tous les pays. Des bouleversements macroéconomiques seront forcément notés de part et d’autre à travers le monde entier. Cette catastrophe doit être bien étudiée par nos pays africains dont l’économie est essentiellement basée sur un secteur informel qui tarde à créer suffisamment de richesses et d’emploi ( au
Sénégal, 97% des unités économiques sont dans l’informel et ne fournissent que 16, 3% du chiffre d’affaires total des entreprises d’après le rapport de l’ANSD de 2017 sur le recensement général des entreprises). Il est possible avec cette situation, de transformer ce choc en opportunité en se basant sur ce rapport pour identifier les différents secteurs d’activité qui, aujourd’hui ont grandement besoin d’un appui de l’État pour juguler la crise. Ces unités économiques qui peinaient à sortir de l’informel étaient dans leur zone de confort et refusaient toute perturbation . Leur propriétaire refusaient le catharsis, le lâcher prise qui entraînerai forcément une baisse de leur chiffre d’affaires pourtant indispensable pour une future performance. Ce moment de peur, de colère, de dépression conduisant à l’acceptation de la situation qu’ont observé tous les entrepreneurs qui ont finalement remonté la pente de la performance, est indispensable pour effectuer une migration de l’informel au formel. C’est ce moment de peur que fuyaient les entrepreneurs et qui les empêchait de se formaliser. Aujourd’hui, l’environnement VICA c’est à dire volatile , incertain, complexe et ambiguë leur impose cet atmosphére. ll appartient à l’État de saisir cette opportunité pour les obliger à se formaliser ou à prendre l’engagement de le faire avant de bénéficier d’une aide pour traverser la crise. ll est vrai que tous ceux qui sont catégorisés dans l’informel ne tiennent pas une comptabilité selon les normes de la SYSCOA avec le RGE ( recensement général des entreprises ) mais cette considération doit être mieux étudiée. L’aspect modèle économique doit être intégré pour mieux prendre en compte la performance qui dépend de l’organisation, de la méthode mais également du niveau technologique utilisé. On ne peut pas dire d’une unité économique qu’elle évolue dans le formel lorsqu’ elle utilise une technologie rudimentaire, lorsqu’elle manque d’organisation et de méthode bref lorsqu’ elle manque de modèle économique assistée par ordinateur. Le monde évolue et l’Afrique ne doit pas être en reste. Seuls cinq ou six pays africains ont réussi le défi de faire un recensement général de leurs entreprises pour lister les maux dont elles souffrent. Le Sénégal s’est limité à effectuer l’état des lieux avec le RGE. Il lui reste à franchir l’étape diagnostique qui consiste à décrire, visualiser le modèle économique de chacune de ses unités pour ensuite aller aux propositions qui consistent à évaluer puis transformer la manière de fonctionner pour accélérer la performance. L’État du Sénégal doit alors profiter de ce moment favorable pour transformer ce choc en opportunité c’est à dire avoir une vue claire du nombre d’unités économiques et de leur mode de fonctionnement pour les faire accompagner de cabinets d’experts avertis pour les rendre efficaces et efficientes. Pour mieux maîtriser l’économie et identifier ceux qui tiennent les leviers, le gouvernement doit faire un recensement des différents bailleurs qui louent des maisons à usage d’ habitation pour enfin savoir la situation des ménages afin de leur venir en aide pendant la crise et en même temps juguler le manque à gagner du trésor public pour l’après crise. Les entreprises qui ne justifient leur existence par aucune pièce doivent avoir au moins un compte bancaire qui, par les mouvements de compte récents, peuvent faire valoir en moyenne leur chiffre d’affaires. Ainsi elles bénéficieront de subventions à condition de signer en engagement ferme à se formaliser. Donc l’avènement du coronavirus doit permettre aux états de mieux cerner la situation des unités économiques afin de pouvoir opérer des changements qualitatifs pour aller directement vers la performance qui est un maillon essentiel du développement économique. C’est un moment imposé par la situation mondiale qui offre aux pays africains la possibilité de plus d’organisation et de méthode pour gagner en performance et lutter contre les prédateurs qui obstruent notre développement par des comportements anti républicains