NOUVEL ORDRE ECONOMIQUE MONDIAL: QUEL AVENIR POUR L’AFRIQUE S’INTERROGE BIRAM KHOUDIA LO PRESIDENT DE APE DEGGU
PAR BIRAM KHOUDIA LO
Nous vivons dans un monde VICA c’est-à-dire volatil, incertain, complexe et ambiguë. C’est pour cela que les relations d’ intérêt personnel doivent être revues et corrigées pour se transformer en alliance d’intérêt commun. L’histoire des relations entre la France et l’Afrique est souvent magnifiée par l’évocation d’excellentes rapports basées sur la confiance disent certains comme Senghor qui parlent de mal nécessaire. Ils sont animés par un esprit se croyant supérieur à leurs concitoyens qui ont la chance de ne pas être formaté par l’école française. Ils ont tendance à croire que la présence du colonisateur à eu des effets bénéfiques parce qu’ils étaient leurs complices et ont toujours joué pour le néocolonialisme. Aujourd’hui les événements que nous vivons doivent nous pousser à réfléchir pour entamer des méthodes révolutionnaires et bénéfiques pour toutes les parties. La France doit apprendre à mieux se comporter et divorcer d’avec les méthodes d’exploitation, de domination et d’aliénation des peuples africains. L’histoire des crimes odieux de personnalités politiques africaines crée chez les masses populaires un sentiment de haine qui les pousse à rejeter la France. L’assassinat des hommes comme Lat Dior, la déportation des guides comme Cheikh Ahmad Bamba, le massacre des tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye ne peuvent que créer un sentiment de révolte chez les peuples opprimés. Après les indépendances, la France à continué cette exploitation économique qui met à genoux l’économie des pays dominés. Tout cela est facilité par des gouvernements qui encaissent des milliers de milliards au titre de l’aide au développement, détournés au profit de la classe politique au pouvoir qui fixe pour objectif de ne jamais plus retourner dans la misère qu’ils ont toujours connue. L’Afrique à été morcelée selon le bon vouloir de l’Europe qui, au congrès de Berlin la partagea comme un gâteau pour assouvir leur soif de richesse en terre étrangères. Aujourd’hui, le coronavirus vient nous démontrer qu’aucun peuple n’est invulnérable devant cette situation de village planétaire dans lequel nous vivons. Les pays sont obligés de jouer franc jeu pour permettre une disparition de la misère dans le monde qui peut à tout instant entraîner l’apparition de pathologies dangereuses qui n’épargneront aucun continent. La révision des relations internationales s’impose à tous les pays du globe. Les institutions internationales qui devaient jouer un rôle de régulateur doivent revoir leur copie pour permettre un nouvel ordre économique mondial garant de croissance et de stabilité basées sur la justice et l’équité. Les alliances tactiques soutenues par l’ intérêt personnel des États doivent disparaître au profit d’alliances stratégiques qui consacrent le partenariat gagnant-gagnant. Aucun pays, aucune nation, aucun continent ne doit plus exercer une quelconque exploitation sur l’autre pour quelque raison que ce soit. Les institutions internationales doivent être réformées pour jouer le rôle d’arbitre dans les relations, avec des textes de lois appropriées. Le sénat de la France vient de produire un document qui tient à reconnaître les dommages causés aux pays africains depuis l’avènement de la traite négrière jusqu’à nos jours. Cette reconnaissance, cette acceptation du tord causé à nos pays devra être d’une sincérité qui doit permettre une relance des relations sur de nouvelles bases justes et équitables. Le premier caractère de ces nouvelles règles doit se baser d’abord sur la totale liberté pour l’Afrique, de coopération bilatérale avec n’importe quel autre pays en suivant les intérêts du peuple sans avoir à subir de dommages de la part de l’ancien colonisateur. L’indépendance dans le choix du mieux-offrant dans le domaine de la coopération doit être de mise. Le développement de l’Afrique doit être la seule préoccupation de la métropole qui doit s’adjuger le devoir de l’y aider en réparations des dommages antérieurs. L’exécutif français doit comprendre les enjeux du monde VICA en cessant d’exercer des pressions économiques sur ses anciennes colonies. Il a plus que jamais le devoir de jouer un rôle prépondérant dans le développement de l’Afrique en cessant cette emprise sur l’économie africaine par la main mise des entreprises françaises sur tous projets et réalisations de nos pays. La morale économique serait de constituer une alliance stratégique avec les entreprises locales pour une quelconque réalisation pour permettre de relancer l’économie des pays endommagés par de longues
pratiques dominatrices. L’Afrique a besoin de partenariat pour une exploitation de ses richesses naturelles mais dans la transparence et l’équité. Le monde a changé dans tous les domaines et particulièrement dans ceux de l’information avec la révolution du numérique qui élimine toute possibilité de cacher certains agissements aux antipodes de la morale. Rien ne sera plus comme avant car l’émancipation des masses populaires est fortement favorisée par la circulation de l’information crée par la révolution digitale. La possibilité de comparaison des modèles de coopération, des agissements, des modes de gouvernance est à la porté de tous. La connaissance devient une commodité. On ne peut plus se baser sur sa spécialité dans un domaine pour agir de manière sordide avec les masses populaires. Le respect de l’autre devient une exigence fondamentale. Ainsi le nouvel ordre mondial met l’humanisme au cœur des relations