Le personnel sanitaire souffre dans les hôpitaux du Sénégal. Certains d’entre eux sont installés dans la précarité avec des émoluments dérisoires. Le syndicaliste Mballo Dia Thiam fait des révélations fracassantes sur le mal vivre d’une frange importante d’agents de santé. Sans langue de bois, il se lâche.

« Aujourd’hui, le salaire des Directeurs d’ Agence et autres structures se situe entre 4 et 5 millions de FCFA. Ce qui n’est pas le cas pour les Directeurs d’hôpitaux qui sont obligés de négocier leur rémunération avec le Conseil d’ Administration qui a des limites objectives. C’est dire que ces derniers ne sont pas bien lotis par rapport à leurs homologues d’ailleurs. Il s’y ajoute que ceux qui gèrent un budget estimé à plus d’un milliard de FCFA sont soumis à une déclaration de patrimoine. Il convient aussi de signaler que les PCA des hôpitaux ne sont pas rémunérés. Ils sont même contraints de quémander leur carburant .  Pourtant , il leur arrive de statuer sur des milliards de FCFA . Sans compter que des infirmiers perçoivent un salaire mensuel de 50 000FCFA. On les inscrit sur le registre de prestataire ou de vacataire pour les payer un salaire de misère. Peut-être avec la Réunion Présidentielle sur le Développement de la Santé, certaines injustices seront corrigées ». Ces propos du secrétaire Général du Sutsas, Mballo Dia Thiam traduisent un mal vivre dans le personnel de santé. Interpellé sur la prochaine réunion présidentielle sur le développement de la Santé, le Président de «  And Geusseum » a eu ces mots : « Nous attendons de cette rencontre qu’on fasse des avancées significatives dans beaucoup de dossiers jusque-là laissés en rade. Nous espérons que des mesures hardies seront prises pour la gouvernance hospitalière. Une enveloppe de 400 milliards  de FCFA est prévue pour la période 2021-2024 pour réaliser des infrastructures allant dans le sens de la réhabilitation des hôpitaux. »

Décret portant Statut du Personnel des Etablissements Publics de Santé signé depuis 2016

Et Mballo Dia Thiam d’ajouter : « Le statut du personnel de Santé tarde à être matérialisé . Le décret portant Statut du Personnel des Etablissements Publics de Santé a  été signé en 2016 à la suite d’un combat que nous avons mené depuis 2013. Mais aucune application. Sans ce statut , le personnel de Santé vit dans la précarité. Des cotisations sociales de bon nombre de contractuels ne sont pas reversées.  Le recrutement du personnel suit un rythme très lent. Pour cette année, 1500 agents de Santé seront recrutés alors qu’ailleurs , ils sont 5000 Sénégalais à accéder à l’emploi. Avec le déficit énorme de personnel de Santé, Les 1500  agents recrutés ne peuvent pas combler le gap ni même faire tourner les hôpitaux. La loi d’orientation votée à l’assemblée nationale traine le pas. Sur 3 millions 5000 handicapés , 60000 d’entre eux ont la carte d’égalité des chances » mais n’arrivent pas à bénéficier de la totalité des services qui leur sont alloués. S’agissant des hôpitaux inaugurés récemment dont celui de Touba, Mballo Dia Thiam a eu ces mots : «  L’hôpital est la référence ultime. Il doit être un hôtel médicalisé. Nous saluons les efforts de l’ Etat. Mais inaugurer aujourd’hui et ouvrir dans les prochains jours ou dans les  mois à venit ne me paraît pas très pertinent. On aurait pu caricaturer en ces termes : « Ubi tey , facc fann ji di new ».  Aussitôt inauguré, l’hôpital devrait être fonctionnel. Chaque département du Sénégal pourrait être doté d’un hôpital fonctionnel de haute gamme », souhaite le syndicaliste.