LOI SUR LA COPIE PRIVEE : NGONE NDOUR DEMANDE SON APPLICATION AVANT LE 02 AVRIL
par Ibrahima Dia
Le Comité de veille des artistes et les responsables de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav) était face à la presse ce mercredi 20 mars 2024 à son siége à Dakar .Ces acteurs culturels ont lancé un cri de coeur , souffrant de voir leurs oeuvres utilisés lors de cette camapagne electorale .Ils ont dénoncé le black out total des programmes des candidats à la présidentielle qui n’ont laissé aucune place aux artistes en particulier et à la culture en général .
« Nous demandons solennellement au président de la République Macky Sall de faire appliquer la loi sur la copie privée avant son départ le 2 avril. C’est la seule chose que je lui demande de faire en toute humilité, car ça fait des années que nous menons un combat pour la mise en vigueur de cette loi. Il aura un prédécesseur et on ne sait jamais dans la vie. Nous lui demandons uniquement de nous aider sur cette question » a déclaré la présidente de la SODAV » a déclaré Mme Ngone Ndour de la Sodav. Elle regrette que dans la vision des candidats , la problematique du monde des arts n’a pas occupé une place importante dans leurs programmes . Par cette occasion ,le Comité a dénoncé cet état de fait. Ils dénoncent que les 19 candidats ont chacun fait une offre politique aux différents segments socio-économiques de la Nation pour gagner le suffrage des Sénégalais, mais hélas, comme à l’accoutumée, la culture est la grande absente. Sur les dix-neuf programmes, nous constatons qu’il n’y a pas de politique culturelle claire proposée par la majeure partie des candidats. Ceci nous fait dire que le secteur de la culture n’est pas une priorité pour les candidats alors qu’il constitue l’un des greniers de création d’emplois.
Ils rappellent que la culture aujourd’hui, surtout en Afrique, est considérée comme un facteur-clé de développement, en témoignent les données 2022 de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (Ifpi) sur le streaming, qui mettent l’Afrique en tête du peloton mondial, en plus du rayonnement extraordinaire du cinéma africain et des autres formes», dénonce Gacirah Diagne et ajoute » On s’est amusés à prendre tous les programmes des candidats où on a extrait la partie où il y a la culture. Il y en a qui ne sont pas mal, mais ils sont restés dans la généralité.
Autre constat des artistes, c’est que certains candidats utilisent les œuvres des artistes sans pour autant payer la redevance. Aly Bathily, directeur de la Sodav, se fait l’avocat de ces artistes lésés dans leurs droits. «Même si l’autorisation est préalable, la redevance peut être acquittée avant, pendant ou après la campagne», dit-il. M. Bathily remonte la machine de l’histoire pour citer des candidats qui se sont acquittés de la redevance due aux artistes. «Comme je dis, 2012 a été un exemple où Benno Siggil Senegaal avait payé, Benno avec Tanor avait payé, la Coalition Idrissa Seck avait payé et le mouvement M23 avait payé. Pourquoi ça doit être l’unique exemple de l’histoire du Sénégal», rappelle le Dg de la Sodav. Quid des artistes qui ont réalisé des singles pour des candidats durant cette campagne électorale ? M. Bathily d’apporter des éclairages dans ce sens. «Si c’est le candidat qui sollicite l’artiste pour que celui-ci conçoive une œuvre, ça devient une commande. Et la loi 2008 est très claire en ce qui concerne les œuvres exécutées dans le cadre d’une commande.