LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS ; » Cas communautaires = cas importés déguisés? » S’INTERROGE BIRAM KHOUDIA LO LEADER DE L’APE/DEGGU
CONTRIBUTION :PAR BIRAM KHOUDIA LO SECRETAIRE GENERAL DE L’APE/DEGGU
Depuis un certain temps, on ne parle plus que des cas communautaires du Covid19 au Sénégal. A qui la faute? Tout le monde fustige l’attitude des masses populaires souffrant de ce couvre-feu nocturne imposé par le gouvernement pour stopper le mal. Beaucoup d’intellectuels rejettent la faute sur une population soit disant irresponsable et irrespectueuse des règles préétablies . Nous pensons à ce propos que nul n’a le droit d’injurier sa propre personne. La population, ce sont nos pères, nos mères, nos frères et nos soeurs. Donc c’est nous mêmes. Ils disent que les autorités, et particulièrement le gouvernement, ont fait leur devoir qui consistait à fermer les frontières. Nous pensons que cela est certe vrai mais tout le monde sait que cette fermeture s’est faite très tard après l’entrée de certains qui, au final, ont été testés positifs: le premier cas de coronavirus n’est pas Sénégalais. De plus, la fermeture des frontières ne signifie pas que les cas importés ont été stoppés. Même si, officiellement on nous annonce que les cas importés ont été stoppés, nous ne pouvons et ne devons pas croire naïvement à celà compte tenu de la porosité de nos frontières. Qui connaît bien le Sénégal doit savoir que le long du fleuve du même nom constitue une étendue ou les populations riveraines des deux pays frontaliers traversent sans problème. Il n’est pas difficile pour un pêcheur Sénégalais ou mauritanien de regagner la rive adverse. Celà est valable pour les autres pays frontaliers avec le Sénégal. De même, l’état d’urgence doublé du couvre-feu ne peut pas empêcher les populations du diery de rejoindre la région de Louga car elles ont l’habitude des marchés hebdomadaires qui transcendent les clivages régionaux. Elles voyagent par des charrettes qui les transportent d’un marché à l’autre. Ces populations ont beaucoup de parents émigrés partout dans le monde monde entier. Ces gens savent bien comment contourner les voies normales pour entrer au Sénégal et comment circuler de région en région sans passer par les routes nationales. Compte tenu de la diffusion des informations sur la situation du Sénégal par rapport au coronavirus, du faible pourcentage de décès observé, tous les espoirs, surtout de nos compatriotes établis à l’étranger, sont tournés vers le pays. Ainsi tous les sénégalais ne rêvent que de rejoindre leur pays pour être guéri en cas de contamination ou tout au moins pris en charge; et au pire des cas, enterrés près des parents. Ainsi nous demandons au au gouvernement de pousser la réflexion plus loin au lieu de rejeter la faute sur les masses populaires déstabilisées mais combatives. Nous avons même entendu un ministre de La République avancer que les pères de familles gaspilleraient les aides pour des dépenses de prestige si celà était donné sous forme monaitaire. C’est une insulte pour moi. Cessons de culpabiliser les masses populaires et interrogeons nos méthodes. La question c’est de savoir si les cas communautaires ne sont pas des cas importés déguisés.