MOIS DU CONSOMER SENEGALAIS. »l’émouvant hommage de Mme Mariama Ndoye, écrivaine , fille du parrain Dr.Thianar Ndoye transféré par Meissa Ndiaye BEYE.
« La famille du docteur Thianar Ndoye à travers ma modeste personne vous salue. Elle remercie par ma voix son excellence Mr Macky SALL président de la république et les plus hautes autorités du pays pour avoir accepté de rendre aujourd’hui à César ce qui est à César. En effet l’illustre parrain de cette 2éme édition du mois du consommer local mérite amplement cet honneur, nous vous remercions de le lui avoir accordé. Depuis l’école des garçons de KEURI KAW à Rufisque jusqu’à la direction du BANAS en passant par le collège Blanchot de Verly de Saint-Louis, l’école normale William Ponty de sébikotane, l’école de médecine Jules Carde de Dakar, le faro de Marseille, l’hôpital Bichat de Paris, Thianar Ndoye ami de Lamine Sine Diop, a toujours honoré son pays. Enfant de Rufisque dont il était le NDEYEJII REW, il nourrissait deux passions LEBUGI et la nutrition ; deux passions qui se rejoignaient car il avait coutume de dire que la nutrition est un fait culturel dont il fallait étudier la psycho-sociologie. Non seulement par sa haute stature, il mesurait 1m93 mais aussi par sa passion, son savoir, son expérience et sa détermination, Il a dominé le monde sénégalais, que dis-je africain, dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition appliquées. Dans la revue le courrier des A.C.P La commission économique européennes N°53 des mois de janvier et février 1979, il écrivait, « les populations africaines ont perdu leur personnalité nutritionnelle. Là où on observe une croissance économique on enregistre contre toute attente une baisse du niveau biologique. Il a été perdu de vu que la nutrition est un fait total de civilisation. La politique alimentaire et nutritionnelle doit promouvoir des solutions propres à redresser cette situation » il préconise ensuite de précieuses recommandations, en matière, recherche, inventaire, valorisation, ateliers, production etc que vous êtes en train de suivre actuellement. De 1960 à LO.R.A.N.A où il succéda au médecin colonel Raoul, père du fameux docteur Raoul rendu célèbre par la covid, toute sa vie il n’a cessé de croire en sa mission de corriger la manière de se nourrir de ses compatriotes. Manière qui engendrait un important taux de décès chez les enfants en âge d’être sevrés surtout et chez les adultes, les maladies dites de civilisations que sont le diabète et l’hypertension artérielle. Pour ce faire il a avec talent et une grande pédagogie formé plusieurs promotions d’étudiants de l’école nationale des assistants et éducateurs sociaux, de l’école des infirmiers et sage femmes d’état, de l’école des cadres ruraux de Bambey de la faculté de médecine de l’université de Dakar, autant d’étudiants devenus cadres et qui gardent de lui un vibrant souvenir. Il a sillonné toutes pistes, parcouru 50 pays assisté à toutes les sessions de l’O.M.S à Genève & de la F.A.O à Rome en compagnie de Mme M. Therese Basse Senghor 1ére directrice de l’I.T.A. De 1963 à 1980 il n’a pas pris de vacances, le bureau était sa 2éme maison. Cet homme longiligne, à la chevelure abondante, au port vestimentaire simple, chaussant d’épaisses lunettes qui cachaient un regard à la, fois doux et perçant ; cet homme bon à l’humour contagieux, ce savant généreux de son savoir était accompagné d’une équipe dévouée et talentueuse. Des noms me reviennent et des visages Diatou Camara devenue Ndoye, Mr Serigne mbaye Diéne, Fatou Seyni Dieng, Mme Marie louise Pichonier, Mr Diarra, tonton Alfonse, Mame Aita Djigal, Mr Diarra, Babacar Ndiaye bou cissé et surtout l’infatigable Babou Diouf chauffeur et ami fidèle. A la maison le week-end il guettait le ‘’cass’’ du talaale qui indiquait que l’huile est trop brulante et ses dépôts noirs cancérigènes. Quand nous avions des visiteurs, il me demandait de leur offrir du jus de bissap, du gingembre, du ditakh et non des boissons gazeuses. Sa dernière boisson en quittant ce bas monde est du jus de goyave. Les invités même de marque avaient droit au ‘’laxu caxaan’’ amélioré avec du poulet et du gruyère râpé. Aucun de ses enfants et petits-enfants n’est médecin mais tous sont apprentis nutritionnistes. Bref, je peux vous parler de mon père toute l’après, midi sans me lasser mais je ne saurais abuser du temps qui m’est imparti. Devant ce beau public il aurait dit malicieusement « nakamou deelu ngeen tii laaxu caxaan bi de ». Mesdames et messieurs « ndokaléléne jërëleenjëf yeengni njukël» Thianar Ndoye. WA SALAM »