PORTRAIT DE Mme Diouf née Maimouna Diop, »la Grande Royale »de l’éducation à Rufisque PAR MEISSA NDIAYE BEYE
Madame Diouf née Maimouna Diop, la « Grande Royale »,tant elle savait influer sur son environnement, est née à Rufisque le 15 juillet 1926,d’une mère léboue, Astou Ndoye et d’un père d’origine socé, Ousmane Diop .
Très tôt disparu, Fatou,n’aura pas la chance de grandir sous l’ombre tutélaire de ce vaillant père, Ousmane Diop.
D’ailleurs,la mort prématurée de ce parent, l’a privée d’une inscription à l’ état-civil au point qu’au moment d’aller à l’école, elle se battra, » becs et ongles », face à l’immobilisme d’une partie de sa famille pour son inscription à l’école française .
C’était la période où l’opinion publique, s’opposait à l’éducation des filles ,au regard de préjugés ancrés dans un imaginaire traditionnel.
Finalement,c’est son oncle paternel qui franchira le Rubicon, en l’amenant à l’école française,sous le nom de sa propre fille, Maïmouna Diop.
Au demeurant, c’est avec ce nom de Maimouna Diop, qu’elle fera tout son cursus scolaire,du primaire jusqu’à L’Ecole Normale des Jeunes filles créée, en 1938 à Rufisque.
Dans ce prestigieux établissement promouvant l’émancipation de la gent féminine de l’AOF,en pleine période coloniale, elle y aura,entre autres, comme condisciples de promotion, Mme Ndéye Coumba Diakhaté et la béninoise, Mme Prince, l’épouse de Nelson Prince, rendu célèbre, sous le pseudonyme de Tonton Marc, du fait des émissions enfantines qu’il animait sur les antennes de Radio Sénégal.
Madame Diouf,patronyme de son mari Moustapha, fils cadet de l’honorable Député-Maire de Rufisque,Galandou de 1919 à 1925,lui sera attaché toute sa vie durant car,elle avait choisi de partager sa vie avec lui, dans toutes ses péripéties, pour le » meilleur et pour le pire », jusqu’à ce que, la mort les ait séparés.
Après sa formation à L’École Normale des Jeunes filles de Rufisque, sous la férule de la grande Germaine le Golf, elle rejoignit son poste d’affection à l’école primaire de Mékhé, sous la direction du grand instituteur,M. Djénoune Malick Ndiaye qui sera , plus tard, député à l’Assemblée nationale du Sénégal.
Par la suite, elle ira servir à Saint-Louis du Sénégal,dans une école dirigée par M. Macodou Ndiaye qui,lui aussi,sera un parlementaire respecté et Maire de la Ville de Saint -Louis.
Finalement,ce fût sa ville natale de Rufisque où elle prendra la relève de Mme Ndéye Coumba Diakhaté à l’école des filles de Dioukoul 3 devenue, École Mour Ndiaye Mbengue, dans la Circonscription scolaire de Rufisque 1.
Jusqu’à sa retraite,l’enseignement était pour Mme Diouf, un sacerdoce tant elle était exigeante dans le travail et intransigeante avec les parents manifestant une certaine réticence et une défiance prononcée à l’endroit de l’école , surtout, vis-à-vis de la scolarisation des filles.
D’ailleurs sa maison de Keury-Souf était comme un second campus et un Havre de Paix, pour ses élèves, particulièrement, les jeunes filles éprouvant des difficultés à travailler chez elles.
De son école sont sortis d’éminents cadres cadres du pays,comme, entre autres, la célèbre Mbacke Diéye et la styliste de renommée et non moins titulaire d’une maîtrise es sciences économiques, Maïmouna LO ….
Mme Diouf a été rappelée à Dieu en juin 1995.Elle repose, pour l’éternité, au cimetière musulman de Dàngu-Mbelelaan à Rufisque.
Voilà l’itinéraire exemplaire de cette enseignante,au port raffiné et à la courtoisie exquise.
« Grande Royale »de l’éducation à Rufisque,dors du sommeil des justes et qu’Allah vous récompense pour les services rendus à l’école sénégalaise dans la vieille Ville de Rufisque.
Informations fournies par la famille de Mme Diouf représentée par l’une de ses filles Madame Ndoye, Marie Aïda Diouf.
Texte proposé par M.Diatta Ndoye puis remanié et adapté par les soins du :
Pr.Meissa Ndiaye BEYE.
Inspecteur de l’éducation à la retraite.
Ancien conseiller culturel du Maire de la Ville de Rufisque