De son vrai nom, Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Ndiaye Baba a vu le jour à St- louis du Sénégal, en 1909, dans le quartier populaire de Guet -Ndar.

Il est l’un des fils de Cheikh Baba Coumba Ndiaye et de Lissoune Mbaye.Il a fréquenté l’école coranique de Serigne Tahirou Diéye de Guet-Ndar avant de suivre son pére dans son exil,« gadaye » ,pour Diourbel sur recommandations de son guide spirituel, Khadimou Rassoul .

Cheikh Ndiaye Baba perfectionnera sa formation intellectuelle et son insertion sociale auprès de oncle paternel, Demba MâmeNdiaye, en synergie avec de grands érudits mourides de l’époque, basés à Diourbel.

Au début des années 30,il rejoint à Rufisque,son grand frère et ami Amadou Ndiaye Baba qui l’initia au métier de boucher.

Par la baraka de son homonyme et par la bénédiction de ses parents, il excella dans ce métier en ravitaillant en viande les Camps de l’Armée et certains grands hôpitaux de Dakar et de Rufisque.

Ainsi, il bâtit, très rapidement, une importante fortune qu’ il partagera avec ses parents,ses proches, ses frères musulmane et tous les habitants des différents quartiers la Ville de Rufisque.

Dés 1943, il est investi comme représentant du Khalif général des Mourides, dans la Région du Cap -Vert , par Serigne Moustapha Mbacké.

Apres le rappel à Dieu de Cheikh Moustapha Al Karim, Serigne Fallou Mbacké ,son successeur renouvella cette confiance et venait lui rendra visite à plusieurs reprises.

Sa générosité légendaire faisait qu’on le comparait à Serigne Cheikh Mbacké Gainde Fatma.

La seule différence est que Cheikh Fatma agissait dans le silence et la discrétion alors que Cheikh Ndiaye Baba,lui, plaisantait en vous prodiguant ses largesses.

Sa demeure était le lieu de ralliement des nantis comme des hommes et des femmes de toutes conditions.Tous y trouvaient réconfort, conseil et assistance grâce à l’entregent et à l’accompagnement de ses vénérables épouses: Ndiaré Ngom, Anta Samb et de sa tante Nogaye Samb.

En 1951, se sentant affaibli par la maladie qui le rongeait, il demanda et obtint, auprès de Serigne Fallou Mbacké, son remplacement à la tête de la Communauté mouride de Rufisque et Banlieue, par Serigne Cheikh Gueye de Dangou-Sud.

Néanmoins, il continuera d’être le point focal de la Mouridiyah dans la Région du Cap-Vert. Les fils et filles d’Ahmadou Bamba, les hauts dignitaires mourides étaient fréquemment ses hôtes à sa demeure ,sise au quartier de Guendel 1.

La rencontre des talibés et les chants religieux, avec sonorisation à l’époque, particulièrement à la nuit du Maouloud, s’organisaient toujours à Guendel, en face 2e station d’essence ,sur la RN1.

El Hadji Cheikh Ndiaye Baba entretenait aussi, d’excellentes relations aussi bien avec les Tidianes, les Khadres qu’avec ses condisciples Mourides .

D’ailleurs, El hadji Ibrahima Sakho, ce grand conférencier de la Tidianiya était un de ses proches amis.

La fête de Tabaski suivant son rappel à Dieu ,il dira ceci : »maintenant nous connaissons celui qui envoyait les « moutons nocturnes » dans les foyers; cela sera plus clair à la Tamkharite avec « les bœufs des mosquées ».

Le 10 février 1963, il quitta ce bas-monde à l’âge de 54ans, laissant derrière lui une famille, une communauté et une ville orphelines.

Une cinquantaine de personnes (Hommes et femmes) portent son nom et le pleurent jusqu’à présent. qu’Allah, le Miséricordieux continue de déverser sa grâce et sa clémence sur lui et sa famille .

Que sa bonté de cœur, sa pureté d’esprit, sa noblesse puissent inspirers sa famille et ses proches, pour que ses œuvres demeurent dans la pérennité et pour l’éternité.

Tel est l’itinéraire de ce chevalier de l’Islam dont la Ville de Rufisque devrait pouvoir immortaliser le nom.

Informations transmises au nom de sa famille, par un des ses fils,le Pr.Makhaly Ndiaye.

Texte stabilisé et rédigé par les soins du :

Pr.Meissa Ndiaye BEYE, Inspecteur de l’éducation nationale à la retraite et ancien conseiller culturel du Maire de la Ville de Rufisque.