RELIGION :EL HADJ DAOUDA NDIAYE, L’UN DES MOUHADAM LE PLUS SEMILLANT D’EL HADJ MALICK SY PAR MEISSA NDIAYE BEYE
El Hadji Daouda Ndiaye,l’un des Moukhadam ,le plus sémillant d’El hadji Malick Sy, naquit à Rufisque en 1874;il est le fils de Tafsir Cheikh Alioune Ndiaye et de Sokhna Aissatou NDIAYE.IL fît ses humanités islamiques à Gandiaye auprès des érudits de l’époque puis au Fouta où il compléta sa formation.
Dépositaire du « wird » de la Tijanyya que son auguste père lui avait prodigué, El Hadji Daouda Ndiaye revint à Rufisque en 1914.
Il a été rapporté qu’à son retour, après le rêve prémonitoire de son père quant à son arrivée ,l’érudit Daouda Ndiaye récita le Coran, depuis la Gare de Rufisque jusqu’à son quartier de Santhiaba.
Cette prouesse, montrait, suffisance, sa maîtrise du livre saint et la qualité de son érudition.
Dès son installation dans le nouveau quartier au site actuel, à cause de l’épidémie de la peste survenue à Rufisque,El Hadji Daouda Ndiaye, créa une « zawiya », composée d’une mosquée et d’une école coranique en vue de la propagation de l’islam, en terre léboue.
Intronisé Imam à la suite de l’incorporation de Serigne Ibrahima Diagne lors de la Guérre mondiale 14-18,El Hadji Daouda, commença à imprimer sa marque, par le rituel régulier de la « wazifa ».
Le milieu paganique lébou,ignorant cette dévotion,manifeta des réticences quant à son exécution .
C’est alors qu’il se reféra à son ami et confident, Elimane Sakho qui servira d’intermédiaire entre entre lui et Mawdo Malick Sy à Diack-Sao,en prélude au séjour propédeutique de Ndiarndé.
Ainsi,El Hadji Malick Sy remit à l’Imam Daouda Ndiaye, 65 manuscrits du « Jaw -haratul Kamaal, pour l’oraison.C’est ainsi que ce rituel acquit droit de cité dans la zawiya de Santhiaba, depuis depuis ce jour.
Intronisé Moukhadam d’El hadj Malick Sy à Rufisque,il y rencontra d’autres célèbres érudits,entre autres :Isaa Samba,Mouhamed Mbaye Bassine, Abdoulaye Samb sans oublier son ami et Mentor Elimane Sakho, père du célèbre prédicateur Alaaji Ibrahima Sakho.
Dès lors,on comprend mieux les rapports intimes et sincères entre familles Sakho et Ndiaye dont l’une des filles, Sokhna Fatou Ndiaye devînt même, l’épouse d’El hadj Ibrahima Sakho.
Par ailleurs,la famille d’El hadji Malick Sy, de Serigne Babacar qui l’associat à sa retraite spirituelle de 1111 jours à Rufisque, à El hadj Mànsuur Sy, père de l’actuel Khalif de la Xadra tyjaniyya de Tivavouane et à feu El Hadji Abdoul Aziz Sy tout comme son frère El Hadji Habib, tous,lui accordaient un humble respect dû, au patriarche de la tariqa, qu’il était à Rufisque.
Il y a lieu de signaler qu’en septembre 1940, quand le régime de Vichy bombarda Dakar, beaucoup de vugitifs ont accouru à sa destination de sa demeure de Santhiaba,en vue d’une divine protection.
Euridit d’une très belle voix, alliant clarté dans la prosodie coranique et dans l’oraison de la wazifa,El Hadji Daouda Ndiaye,n’en n’était pas moins,un homme généreux et d’une sociabilité exquise.
Musulman accompli,El Hadji Daouda Ndiaye aura réalisé près de 20 fois,le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam.
D’ailleurs, ce fut lors de son pèlerinage de 1918,qu’il rencontra le célèbre Bourkhaane cherchant un porteur de la lettre que les ulémas et érudits de la Mecque avaient adressée à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, pour des prières.
C’est à El Hadji Daouda Ndiaye de Rufisque que Bourkhaane remit la dite correspondance, comme le révèle dans sa thèse, Dr.Khadim Mbacké , enseignant-chercheur à l’IFAN de l’Université Cheikh Anta Diop.
C’est,certainement, ce haut geste symbolique qui illustre les bons rapports empreints de cordialité entre la famille de Cheikh Anta Mbacké et celle d’El hadji Daouda Ndiaye.
C’est dans cette même optique,qu’en 1916,il ramena de Tunis, de retour de son pèlerinage à la Mecque,le premier « Diwaan » imprimé des textes de Mawdo Malick Sy.
Grand producteur agricole avec ses deux champs situés à proximité de l’actuel Centre Émetteur de Rufisque dont l’un dénommé »Dambouraane »,El Hadji Daouda Ndiaye vivait à la sueur de son front.
La période des semailles et celle des récoltes, faisait l’objet d’une grande communion avec les populations, grâce à l’appel relayé avec talent, par le grand griot de l’époque,Ngagne Mbaay.Ses greniers accolés à sa maison,lui permirent d’aider ses proches et procéder à la transformation de la zawiya en Grande Mosquée, pour la prière du vendredi, du fait que l’unique lieu du culte, situé à Këri-Suuf, était fort éloigné des nouvelles concessions.
Homme de son temps,El Hadji Daouda Ndiaye a entrenu d’excellents rapports avec les hommes politiques comme,Blaise Diagne, Galandou Diouf, Lamine Guéye et même Félix Houphouet Boigny qui, à la veille du vote de la Loi -Cadre,lui rendît une mémorable visite, pour recueillir ses prières.
Feu le Président Mamadou Dia , avant les événements de 1962,a aussi bénéficié de son aura.
Mais,sans aucun doute, c’est la visite faite au Sénégal,par son viel ami Bourkhaane et son passage à Rufisque qui demeure un fait historique inoubliable, par bon nombre de Rufisquois de l’époque.
C’est en guise de cette amitié éternelle que ses jumeaux,nés après son rappel à Dieu et sur ses instructions , portent,l’un le nom de Bourkhaane et l’autre, celui de la soeur de Bourkhaane, Oumou Kalsome.
Titulaire de la Croix du Mérite agricole et de celle de la Légion d’honneur,El Hadji Daouda Ndiaye a rejoint le Seigneur,le mercredi 29 juillet 1964.
La prière mortuaire ayant été faite par Imam Momar Ndiour,en présence de nombreuses notabilités religieuses parmi lesquelles,El Hadji Abdoul Aziz Sy, alors,Khalif généra des Tidianes; repose, pour l’éternité dans un mausolée accolé à la grande Mosquée de son quartier de Santhiaba à Rufisque.
Tel est l’itinéraire d’un des Moukhadam « ,le plus sémillant d’El hadj Malick Sy,à Rufisque.
Texte de synthèse d’une émission d’Asfiya TV diffusée le 2/01/23, rédigé par les soins du :
Pr.Meissa Ndiaye BEYE.
Inspecteur de l’éducation à la retraite et ancien conseiller culturel du Maire de la Ville de Rufisque.