SOCIETE : La vie et l’oeuvre de Bilal NDARY DIOP,un sénégalais d’origine mauritanienne,en milieu lébou. par Meissa Ndiaye Beye

Marhoum BILAL DIOP serait né au début de 1901 à Gouye Salaane (Thieurigne) à Dakar.
Il est le fils de NDary Sambal Mbareck Diop et de Hanna Mint Mahmoud.
Marhoum Bilal Diop est issu de deux ensembles originaires du Trarza mauritanien : la tribu des Koumleyly de par son père et de celle des Tendagha,par sa lignée maternelle.
Tôt il fit son apprentissage à l’école coranique, vu la réticence de ses parents à le laisser fréquenter l’école française.
Doté d’une volonté ferme de réussir, il quitta le Sénégal pour se ressourcer,en Mauritanie,à partir de ses origines , vers Keur-Macène,dans le Trarza,sur la rive droite du Fleuve Sénégal et, précisément à Iguidiakhal.
Plus tard, vers le milieu des années vingt,il revint au Sénégal et s’installa à Mbour,comme boucher;il y fonda son deuxième foyer avec la dame Aissatou Fall avec qui, il eût deux filles dont l’une d’elles, porte le nom de sa maman.
Au début des années trente, il quitte la ville de Mbour pour s’installer à Rufisque, cité prospère, à l’économie florissante, grâce à l’arachide.
D’ailleurs, c’est sous ce prisme que l’on désignait souvent,la Cité de Maam Kumba Lamb : »Rufisque, ville de l’arachide ». Ainsi,il s’installa à Guendel I,un des quartiers traditionnels de Rufisque.
Plus tard,il fût amené à déplacer sa maison à Guendel II ,avec une communauté de sénégalais d’origine mauritanienne,dans un sous-quartier de Gendel,dénommé »Gad-ga », suite au dragage et au reprofilage du canal de ceinture venant du quartier de Santhiaba et se prolongeant jusqu’à la mer, sur l’estuaire situé vers le phare où Pierre Crémieux de la Sococim avait aménagé un beau site, à la pointe avancée de la baie de « Ndeppé « ..
A Rufisque, Bilal Diop va s’occuper de l’intendance de l’armée coloniale, en lui fournissant régulièrement de la viande de qualité,pour le rationnement des troupes.
Rufisque était à l’époque,une place forte de l’armée française avec la présence du 10 ème Régiment d’infanterie d’Afrique et d’Outre Mer (RIAOM)au Camp Lelong,au Camp Marchand et au Camp Joalland du génie militaire de Bargny.
Cette activité lui aura permis de côtoyer d’éminentes personnalités de la ville Rufisque parmi lesquelles,on peut citer certains de ses compagnons dont :
El Hadji Amadou Ndiaye Baba et son frère,El Hadji Cheikh Ndiaye Baba Coumba, initiateur des étals de boucherie au Marché central de Rufisque et qui fût après feu Daouda Wane, le premier représentant du khalife général des Mouride à Rufisque, Cheikh Ngom,grand postier de l’époque ,membre fondateur de l’Association des Parents d’élèves de Rufisque, Dr. Ousmane Socé Diop, éminent homme de culture qui deviendra, plus tard, Maire de Rufisque, Me Lamine Coura GUÈYE, avocat-défenseur, icône de la SFIO au Sénégal.
Bilal Diop comptait aussi parmi ses proches amis, Mame Yélly Thioune, père du célèbre homme politique des années 60,l’expert -comptable Lame Mataar Sène Thioune, Bissoré Guissé de Faas, l’un des meilleurs menuisiers métalliques de son temps, ayant formé beaucoup de compagnons ,Assane Demba, syndicaliste émérite, l’Imâm Idrissa Fall de Géndel,père de Cheikh Tahirou Fal et du célèbre
Professeur Khadiyatoulah Fall de l’Université Chicoutimi du Canada,sans oublier d’autres patriarches de la ville de Maam Kumba Lamb, comme Salif Diop, père de l’éminente éducatrice,Fatou Binetou Diop, tôt disparue,sans omettre Cheikh Assane Saar et l’imam Bogal Ma-Ngoné Seck, tous de Géndel.
Alors, comment ne pas se rappeler cette pléiade,de grandes dames l’ayant accompagné en politique comme, feue Aminata Ndione dite NDIONA et Feue Mâme Diaw NDiaye, toutes, de son quartier de Géndel !
Marhoum Bilal a milité très tôt dans la SFIO du Sénégal , ce qui lui a valu d’être élu au conseil municipal de Rufisque .
Le nom de BILAL DIOP reste encore ancré dans l’imaginaire populaire des rufisquois,car une anecdote très répandue disait : »de Thiawlène à Diokoul, c’est-à-dire , entre les extrémités du Vieux Rufisque, toute personne demandant à aller chez Bilal,y sera conduite, sans hésitation « .
Sa grande générosité est aussi connue de tous les rufisquois de son époque, surtout durant les grandes épreuves survenues, après la seconde guerre mondiale,à Rufisque.
C’est pourquoi, il a noué de fortes et profondes relations dans les 12 penc de Rufisque.En témoignent les nombreux homonymes qu’il y a eus, quasiment, dans toutes les grandes familles de Rufisque.
Il à aussi tissé des rapports très étroits,empreints de sympathie réciproque, avec la famille de Lat-Dior Ngoné Latyr Diop jusqu’à son cadet,Mbakhane Diop
Marhoum Bilal s’éteint dans la première quinzaine de février 1958, et repose à Dangou -Mbélèlane.
Pr.Meïssa Ndiaye BEYE
Inspecteur de l’éducation à la retraite. Ancien conseiller culturel du Maire de la Ville de Rufisque.