CINEMA : » NOUS COMBATTRONS FAROUCHEMENT TOUTE VEILLITE TENDANT A CONFISQUER NOS ACQUIS » DIXIT MOUSSA TOURE PRESIDENT DU CINEAS

par Ibrahima dia
Souvenons-nous des échanges entre l’ex président Ngaido BA et (que Dieu aie pitié de son âme) et le premier ministre Abdoul Mbaye sur la composition du premier comité, échanges qui avaient obligé à suspendre et renvoyer l’installation du premier comité en 2015. La presse avait même relayé ces échanges.
Or, La Gouvernance paritaire est organisée autour d’associations professionnelles représentatives mais nullement géré par l’administration ou un cabinet ministériel quel que soit les bonnes volontés proclamées.
Dans toutes les commissions paritaires, ce sont les organisations professionnelles qui proposent au ministre la liste des gens qui vont les représenter dans les différentes instances. Feindre d’Ignorer ce BA Ba de la gouvernance paritaire, c’est vider de tout sens la notion de coresponsabilité. L’administration ne peut et ne doit pas accepter de se substituer aux acteurs locaux dans le choix des personnalités représentatives.
C’est en substance, ce que nous reprochons principalement au ministre, c’est de n’avoir pas consulté les associations en place pour les représenter.
Les cineastes n’ont pas auparavant été consultés. Nous nous posons la légitime question de savoir si des consultations quelconques se sont jamais tenues.Dès la mise en place de notre présent bureau, en novembre 2021, nous avons alerté le ministre et fait des propositions au Directeur de la cinématographie sur ce point.Ce que nous réclamons c’est la participation aux actes de gestion et d’administration tel que prévus par les textes. Rien de moins
Les propositions que l’on prétend attendre ont déjà été faites depuis belle lurette à travers divers courriers. En effet, le Président des Cinéséas a envoyé une correspondance à l’attention aussi bien du directeur de la Cinématographie que du ministre de la Culture et de la Communication.
Des rencontres de notre bureau sur le contenu de nos propositions ont eu lieu avec le Directeur de la Cinématographie dans les locaux même de la direction de la Cinématographie.
Et c’est parce que ces démarches n’ont pas abouti et que, le dilatoire prenait le dessus, que nous avons jugé nécessaire d’alerter l’opinion sur ce modèle de gestion observé au niveau du Ministère et qui ne doit sous aucun prétexte perdurer.
Nous sommes donc curieux que l’interview ne fasse nullement mention de ces échanges, préférant présenter en lieu et place une volonté de collaboration et insinuant que nos propositions étaient encore attendues. Le cabinet du ministre et la Direction de la Cinématographie devront sur ce point venir aux secours de notre bureau pour présenter ces propositions.
Nous détenons par dévers nous, à toutes fins utile, l’ensemble des copies de ces courriers.
De surcroit, c’est à lui que le Président de la République a confié la gestion de ce secteur et c’est à lui tout particulièrement que le Président de la République s’est adressé lors du conseil des ministres du 27 octobre 2021 pour donner un cadre aux ambitions de nos professionnels pour les années à venir.
Nous n’oserons penser que c’est par mépris pour les acteurs culturels, les professionnels de la cinématographie. Malheureusement, c’est la énième fois qu’interpellé sur la gestion, la tutelle se défausse sur l’exécutif, et maintenant le statut quo, attend simplement que la tempête passe.
Depuis, 2017, année de clôture du dernier appel à projets, il y a, à l’égard des professionnels, un déficit notoire de communication et qui perdure encore.
1- L’appel à projets de 2017 est jusqu’à présent resté sans résultats. Des professionnels ont soumissionné pour des projets de films ou des activités en vue d’une sélection par le comité de gestion. Le comité a t’il procédé ou non à une délibération ? Depuis Silence Radio pour ceux qui avaient soumissionné et qui, a ce jour, attendent encore. Aucune information n’est venue justifier ou excuser cet état de fait. Pourquoi ?
Les dossiers sont-ils en compétition encore ou sont-ils recalés ?
2- On apprend que le Comité de Gestion actuel a repris ses activités en novembre 2021, pour des questions techniques. A notre connaissance le comité précèdent a arrêté ses activités en 2018. Le ministère a donc mis quatre ans pour trouver un nouveau comité de gestion.
Si on calcule bien cela fait une absence du Comité de Gestion sur quatre années successives, quatre d’exercices budgétaires pendant lesquels les fonds destinés au FOPICA étaient à l’entière disposition du Ministre.
Il est à préciser que le nouveau comité n’a pas encore statué sur aucune requête à notre connaissance. Nous avons regardé du coté du décret pour voir quels outils disposaient le ministre pour faire face à cette situation. Et les textes sont limpides : rien ne peut se faire au FOPICA en l’absence de comité de gestion.
L’article 3 du décret fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement du FOPICA stipule : « Le Fonds de promotion de l’Industrie cinématographique et Audiovisuelle est administré par un comité de gestion dont la composition est fixée comme suit:/ » : ‘suit alors l’énumération des profils /
L’article 6 du décret ; » le comité de gestion du Fonds de promotion de l’Industrie cinématographique et Audiovisuelle est chargé :
– D’examiner toutes les requêtes qui s’inscrivent dans le domaine d’intervention dudit fonds et de leur donner suite ;
– d‘examiner et d’adopter le compte prévisionnel des recettes et des dépenses
– D’autoriser et de contrôler les décaissements
– D’approuver le compte administratif et financier de fin de gestion. »
Comment ont-elles été dépensées, ces sommes importantes, quatre milliards de nos francs, en l’absence d’un cadre de gestion, dans le secret du cabinet ministériel ?
Nous n’avions mis le focus sur ce, mais nous ne pouvons tolérer plus encore cette manière de vouloir minimiser l’absence du comité de gestion pour des questions techniques. Et ne pas se priver, Si cela s’avérait, à contnuer de puiser dans les fonds en violation du décret.
Nous avons donc eu mille fois raison d’alerter car nous sommes sûrs que si nous ne l’avions fait, des fonctionnaires de la République en violation des textes les régissant auraient continué à mener leurs actions dans l’opacité de procédures connues des seuls initiés.