CULTURE : « Les sources de financement demeurent fluctuantes, aléatoires et dispersées malgré les efforts consentis par certains gouvernements africains et les PTF du secteur » SELON MAMOU DAFFE DE L’ACF
par Ibrahima Dia
Une table ronde a reuni les acteurs et donateurs ce lundi 23 mai 2022 au monument de la renaissance .Le théme de la rencontre était axée sur « Quels mécanismes innovants et créatifs pour la résilience et le financement des industries culturelles et créatives en Afrique de l’Ouest ? »La rencontre était organisée par le Fonds Africain pour la Culture et le projet AWA du Programme ACPUE Culture, en partenariat avec la Biennale de l’Art africain contemporain – Dak’Art CONCEPT
« En Afrique, les sources de financement de la culture demeurent fluctuantes, aléatoires et dispersées malgré les efforts consentis par certains gouvernements africains, des partenaires financiers du secteur (fondations, organisations internationales, etc.) » a déclaré ce lundi 23 mai 2022 , M. Mamou Daffe du fonds africain pour la culture . Il précise que les récentes crises financières, sécuritaires et sanitaires ont pour effet de rendre complexe le système de financement classique en place en Afrique notamment les financements publics qui deviennent de plus en plus rares et les financements privés qui peinent à s’adapter aux contextes locaux qui évoluent. Cette situation rend l’activité de financement de la culture très complexe en Afrique de l’Ouest, tant pour les partenaires financiers que pour les porteurs de projets. De ce fait, les entreprises culturelles et créatives et les acteurs culturels Africains éprouvent de plus en plus de difficultés à lever des fonds pour la mise en œuvre de leurs initiatives ou projets culturels. Toutefois, il n’est plus à démontrer que l’économie mauve (économie de la culture) constitue une économie dynamique à fort potentiel en Afrique parce que pourvoyeur d’emplois par l’entrepreneuriat chez les jeunes et les femmes. Aujourd’hui, les Industries Culturelles et Créatives en Afrique sont en plein essor avec une manne financière qui représente 30% des emplois et 3% du PIBN les budgets des états pour la culture représentent 1% et qu’il y a lieu de les augmenter .a t-il précisé .Pour M. Daffe l’après-COVID devrait être une réelle opportunité pour le continent africain d’aller vers un nouveau paradigme, de mobiliser les intelligences, la créativité, les ressources financières endogènes pour s’ériger en une véritable économie créative durable qui crée plus de la richesse et des emplois décents.Pour cela son organisation a mis en place des académies sous regionales de formation en direction de la professionalisation des acteurs .
Interpellé sur l’originalité de cette iniative le président du fonds fait remarquer que les financements sont assurés à 51 % par des africains et le reste par les partenaires .Cette procédure fait appel à des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, mais également l’implication des bailleurs internationaux pour gérer les risques perçus par les investisseurs.